Qu'est-ce que la polyaddiction ?
Lorsqu’une personne souffre d’addiction à deux ou plusieurs substances psychoactives différentes, on parle de poly-addiction. Les substances peuvent être consommées ensemble ou indépendamment l’une de l’autre. La prise en charge doit alors être la plus complète possible.
D’abord une poly-consommation
Consommer à une certaine fréquence au moins deux substances psychoactives (tabac, alcool, cannabis, cocaïne, médicaments psychoactifs…) est ce que l’on appelle de la poly-consommation. Elle s’explique par un effet d’entraînement entre les produits, notamment la recherche d’un plaisir plus long ou de sensations plus fortes, ou au contraire le besoin d’atténuer les effets non désirés de certains produits.
Les substances peuvent être consommées en même temps, l’une après l’autre ou bien de façon totalement indépendante. La consommation de l’une peut prédominer sur l’autre, les comportements d’usage qui sont associés peuvent aussi être très différents (un produit sera consommé seul, l’autre en groupe, l’un pour faire la fête, l’autre pour se détendre…). Enfin, on peut être dépendant à un produit mais pas à l’autre.
La poly-consommation comporte un certain nombre de risques : interaction des effets psychoactifs ce qui engendre un risque plus important d’intoxication aigue (lorsqu’on consomme alcool et médicaments psychoactifs en même temps, le risque de somnolence et d’accidents est accru), renforcement de la consommation réciproque (plus on fume, plus on boit, et vice versa)…
Vers la poly-addiction
La poly-consommation présente un risque accru d’évolution vers un usage nocif ou une dépendance à l’un ou plusieurs produits, que ce risque soit lié à l’individu, aux produits et/ou à l’environnement. Par ailleurs, lorsque l’une des dépendances est prise en charge, il y a un risque important de transfert de l’addiction sur l’autre substance à cause de l’influence réciproque des produits. Par la suite, il y a un risque de rechutes en cascade.
C’est pourquoi il est essentiel aujourd’hui de prendre en compte la poly-consommation lors de la prise en charge d’une addiction. L’approche des comportements de mésusages, d’abus et de dépendance doit être envisagée de façon globale, et non produit par produit, pour être la plus efficace possible.
Sources :
- Mildeca
- Le courrier des addictions
- Haute autorité de la santé